Archives par mot-clé : Aménagement Paysager

La perspective en collimation, kézako ?

C’est une astuce en trompe-l’œil utilisée notamment dans les jardins de Versailles, qui se rapporte précisément aux anamorphoses, et tout particulièrement aux figures difformes construites rigoureusement selon les lois de la perspective, en choisissant un point de fuite très excentré et une distance au tableau très courte. Elle ne paraissent bien proportionnées que si elles sont regardées du bon point de vue. Au XVIIème siècle, la mode était aux grandes perspectives. A. Le Nôtre a combiné le procédé de l’anamorphose à celui de collimation, c’est-à-dire de l’alignement visuel. Il coordonne les différentes distances et les niveaux divers et définit les terrassements à opérer. L’anamorphose sert à compenser la diminution apparente des parties lointaines. Plus les formes sont éloignées, plus elles doivent être allongées ». Dans le parc du château de Versailles, on trouve une dizaine de collimations par anamorphose. Les différents bassins semblent, à tort, de la même envergure. Le parc de Versailles est construit sur une légère inclinaison de 1% -ce qui correspond à peu près à trente mètres pour trois kilomètres-. Cette pente est nécessaire pour provoquer un effet de surprise.

Et c’est ce que les Secondes NJPF (Nature Jardin Paysage Forêt) ont expérimenté en séance de prises de vue à travers un cadre. Pas facile de tenir le cadre avec la bonne inclinaison pour que le cadre dans la photo soit parallèle au cadre de la photo. Et pas facile de bien se positionner pour bien cadrer la photo dans le cadre afin d’orienter le regard vers une perspective précise et un détail particulier.

C’était l’objet du TP d’un enseignement intitulé « C’Pratique » qui, pour l’occasion et sur le terrain, a réuni aménagement paysager et éducation socioculturelle. Parce qu’un bon paysagiste doit aussi avoir un bon regard. Parce qu’un paysage n’existe que dans l’œil de celui qui le regarde.

LAND ART au Lycée

Pendant un mois, les Terminales Bac Pro Aménagement Paysager ont pu s’initier au Land Art à l’occasion de leur semaine Créativité sous la forme d’ateliers et d’un chantier-école où ils ont pu laisser s’exprimer leur imagination pour des installations éphémères et pérennes selon les préceptes du mouvement Land Art grâce à une résidence d’artiste, Karen Raccah :

http://www.atelierlandart.com/

Faire de la nature une œuvre d’art : c’est l’objectif du land art. Qualifiée de « travail sur et dans la nature », cette pratique artistique permet de renouer avec l’environnement. Initié par des artistes américains à la fin des années 1960, le land art permet de sortir des traditionnelles galeries d’art pour revenir dans l’espace naturel.

Certains artistes comme Robert Smithson, Michael Heizer ou Richard Long, se sont spécialisés dans cette pratique en créant des œuvres monumentales célèbres à travers le monde. D’autres, comme Andy Goldsworthy ou Nils Udo, ont préféré des œuvres plus minimalistes.

Il s’agit avant tout d’un concept créatif en harmonie avec le monde naturel. Le travail de l’artiste consiste à intervenir sur l’espace et les composantes du paysage et de la nature. Les matériaux utilisés sont entièrement naturels (branches, roches, feuillages, foins, etc.) et l’installation évolue avec le temps jusqu’à leur éventuelle biodégradation, ce qui en fait bien souvent des œuvres éphémères. Que l’œuvre soit simple ou complexe, le Land Art s’intègre à la nature.

Noa et Louarn, Terminales Bac Pro Aménagement Paysager