La perspective en collimation, kézako ?

C’est une astuce en trompe-l’œil utilisée notamment dans les jardins de Versailles, qui se rapporte précisément aux anamorphoses, et tout particulièrement aux figures difformes construites rigoureusement selon les lois de la perspective, en choisissant un point de fuite très excentré et une distance au tableau très courte. Elle ne paraissent bien proportionnées que si elles sont regardées du bon point de vue. Au XVIIème siècle, la mode était aux grandes perspectives. A. Le Nôtre a combiné le procédé de l’anamorphose à celui de collimation, c’est-à-dire de l’alignement visuel. Il coordonne les différentes distances et les niveaux divers et définit les terrassements à opérer. L’anamorphose sert à compenser la diminution apparente des parties lointaines. Plus les formes sont éloignées, plus elles doivent être allongées ». Dans le parc du château de Versailles, on trouve une dizaine de collimations par anamorphose. Les différents bassins semblent, à tort, de la même envergure. Le parc de Versailles est construit sur une légère inclinaison de 1% -ce qui correspond à peu près à trente mètres pour trois kilomètres-. Cette pente est nécessaire pour provoquer un effet de surprise.

Et c’est ce que les Secondes NJPF (Nature Jardin Paysage Forêt) ont expérimenté en séance de prises de vue à travers un cadre. Pas facile de tenir le cadre avec la bonne inclinaison pour que le cadre dans la photo soit parallèle au cadre de la photo. Et pas facile de bien se positionner pour bien cadrer la photo dans le cadre afin d’orienter le regard vers une perspective précise et un détail particulier.

C’était l’objet du TP d’un enseignement intitulé « C’Pratique » qui, pour l’occasion et sur le terrain, a réuni aménagement paysager et éducation socioculturelle. Parce qu’un bon paysagiste doit aussi avoir un bon regard. Parce qu’un paysage n’existe que dans l’œil de celui qui le regarde.

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